Dans le contexte actuel de nos pays, l’on se rend compte de plus en plus que la jeunesse a très peu d’opportunités d’échanges sur certains sujets de société qui les concernent.
Les plus anciens ont souvent tendance à condamner d’une certaine manière les agissements des jeunes, en revenant souvent sur des idées de comparaisons entre leur période de leur jeunesse et l’actuelle. Cela crée souvent une sorte de conflit intergénérationnel dans le sens que les différentes générations se jettent la responsabilité des situations qui ne marchent pas.
Chaque groupe a une part de raison et de tord dans cette situation pourtant. Par exemple, de la dégradation de l’environnement socio-économique et culturelle, on se rend compte que même les espaces de socialisation, des espaces propices pour permettre aux jeunes de se réunir ne sont plus mis à la disposition des jeunes. D’une part, cela est une responsabilité des anciens qui ne s’investissent plus suffisamment pour créer des conditions propices aux jeunes. Actuellement, nous entendons par exemple les anciens dire « A notre époque, il y avait ci, il y avait ça, les jeunes ne faisaient pas ci ou ça, etc. » Mais si on analyse de près dans nos sociétés, quelles sont nos structures communautaires qui ont la charge de transmettre ces cultures aux jeunes actuellement pour penser que ces derniers se comportent toujours comme le voudrait les anciens ?
En principe, ce sont les familles qui doivent fournir l’éducation de base aux enfants, qui en fréquentant les écoles et les universités reçoivent l’instruction. Mais malheureusement l’école seule, et surtout la structure actuelle de nos écoles, ne peut pas suffire pour donner toute l’instruction nécessaire. Il y a toujours besoin de complément dans la société. Dans certaines communautés, certaines formes d’organisation contribuent à renforcer ces mécanismes d’éducations et d’instruction. La conjoncture actuelle a sensiblement réduit ses mécanismes ainsi que la force de l’éducation dans les familles et l’instruction dans le milieu scolaire et universitaire.
C’est dans ce cadre que le Mouvement Jeunesse Consciente a entre-autre pour objectif d’offrir aux jeunes des opportunités d’échanges, comme un des mécanismes de renforcement de ces efforts des familles, des milieux éducatifs, des Eglises, etc. Généralement ces échanges tournent autour de la promotion des valeurs, de l’implication des jeunes dans l’amélioration des conditions de vie dans leurs milieux ainsi de la promotion de l’esprit entrepreneurial pour le passage à l’action.
Des conférences-débat autour des sujets touchant la réalité sont parfois organisées par le mouvement jeunesse consciente ainsi que d’autres formes créant un cadre d’échange avec les jeunes. Ces espaces permettent de mettre en contact des jeunes d’autres personnes qui ont des expériences à partager pouvant aider les jeunes à se rendre compte de leur responsabilité de leur avenir et de la société en général afin de les motiver à s’engager pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de leur entourage.
C’est dans ce cadre qu’en date du 2 Janvier 2022, il a été organisé une journée de réflexion des jeunes leaders du mouvement jeunesse consciente, qui ont pris conscience de l’importance de ce mouvement et qui s’investissent pour l’éternise et l’étendre dans leurs communautés et milieux de vie (quartiers, écoles, universités, associations des jeunes, entreprise des jeunes, etc.)
C’était une opportunité de débuter l’année ensemble en réfléchissant sur des sujets qui pourront donner un élan nouveau individuellement et collectivement au cours de cette année nouvelle.
En somme, 4 sujets de réflexion ont été abordés et les messages clés issus des échanges ont été les suivants :
1. Au cours du premier thème, un groupe a réfléchis sur la question de savoir si oui ou non les jeunes gaspillaient utilement leur jeunesse.
Il a été reconnu que les jeunes actuellement gaspillent leur jeunesse de plusieurs manières par exemple :
- En se concentrant uniquement dans les études, ne sachant pas qu’il serait mieux d’associer les études avec autre chose pour préparer un avenir qui pourrait rentabiliser ses études. Surtout dans les zones francophones, contrairement aux anglophones qui ont un esprit « one leg in School, one leg in business.
- En ne se rendant pas compte que la jeunesse est d’ailleurs le moment pendant lequel on a plus de temps libre pour nous lancer dans autre chose que les études.
- Dans l’impasse de passer aux actions, en se donnant chaque fois des raisons de ne pas se lancer dans quelque chose.
- L’addiction aux réseaux sociaux : distractions intenses, consommation des maigres moyens don on disposent avec parfois tous les problèmes sociaux que cela crée parfois.
- D’autres misent même sur l’attente de l’héritage.
Les exemples sont multiples, et interpellent la jeunesse sur le fait que c’est pendant la jeunesse qu’ils doivent s’engager davantage, du fait qu’ils ont encore plus de liberté de choix, plus d’énergie pour plus de motivation, plus de temps, plus de possibilité de développer des bonnes habitudes (discipline, courage, et beaucoup d’autres qualités).
2. le deuxième groupe a réfléchi sur les facteurs ou causes qui constituent des obstacles au progrès recherché dans nos initiatives :
Comme un complément au premier sujet, il a été noté une multitude des facteurs qui deviennent les causes ou des obstacles au progrès. Parmi ces causes, ce qui sont revenus sous plusieurs formes ont été :
- Le manque d’objectif clair et une stratégie pour avancer petit à petit vers cet objectif.
- La peur : un esprit hanté par la peur a toujours du mal à accéder au progrès car la peur devient un obstacle spirituel qui bloque l’esprit à aller au-delà de ce qu’il voit sous peine d’échouer. Alors que normalement l’échec doit être pris comme une étape pour aller vers le progrès dans le sens où l’échec permet de réajuster pour avoir une bonne voie qui peut conduire vers le progrès ou le succès.
- Le manque de volonté de travailler en groupe, avec des personnes qui ont la même vision et qui veulent réussir aussi. On réussit mieux et vite en groupe qu’individuellement.
- Le manque d’engagement : on réussit mieux dans les choses pour lesquelles on est suffisamment engagés.
- Le manque de confiance en soi : il réduit les capacités de prendre des risques et d’avoir une influence positive autour de soi, ce qui est pourtant nécessaire pour se faire bien entourer, gage de succès.
- Le manque des connaissances nécessaires dans le domaine pour lequel on cherche un succès : ici les connaissances ne signifient pas seulement les connaissances techniques, mais aussi les connaissances du milieu, du contexte, des facteurs pouvant influencer positivement ou négativement le progrès recherché.
- Etc.
3. Le troisième groupe a réfléchi sur les aspects clés à prendre en compte pour lancer un business.
Beaucoup d’idées partagées sur ces éléments, parmi lesquels nous pouvons retenir :
- D’abord avoir la volonté et être convaincu sur le besoin de démarrer ce business
- Eviter d’envisager une idée de business pour répondre à ses propres besoins or c’est ce que souvent on fait. On a besoin d’agent on réfléchit sur ce qu’on peut faire gagner de l’argent.
- Envisager plutôt une idée de business basé sur le principe de répondre aux besoins des personnes. Plus on peut, à travers son business, répondre aux besoins de plusieurs personnes, plus le business sera fluorescent.
- Faire une bonne analyse, une analyse du marché, comment est le marché, quels seraient les potentiels facteurs boosters de ce business, le bon lieu pour ce business, etc.
- S’assurer des connaissances suffisantes dans le secteur où on veut se lancer ?
- Les partenaires : les personnes qu’on peut impliquer dans ce business pour espérer réussir.
- La recherche de capital ou budget pour lancer l’activité
- Analyser et accepter la possibilité de commencer un business qui commence petit et qui peut croitre facilement.
- Etc.
Il a été reconnu que très souvent les gens se limitent de commencer, sous prétexte de ne pas avoir des moyens, on pense que c’est toujours les moyens qui doivent commencer….
Pourtant la réalité est qu’il est possible de commencer avec presque rien si on a un but, on s’accepte et on se décide de commencer même petit pour aller vers là où on veut aller.
4. Le quatrième groupe a réfléchi sur l’importance de faire des petits pas, plutôt qu’espérer d’avancer à gras pas.
Il a été admis qu’il y à gagner dans la pratique de petits pas car ceci permet :
- Permet d’apprendre rapidement
- Les efforts à faire pour changer sont très minimes et donc possibles de les faire sans faire beaucoup des efforts qui risquerait de décourager au début.
- Offre des possibilités de tester plusieurs choses
- On a moins de pression
- C’est comme résoudre un grand problème qui est découpé en petites étapes pour les affronter
- Etc.
Quand on se décide de faire des petits efforts, au fil de temps les résultats de ces petits efforts cumulés deviennent une grande réalisation.
Cette journée a été un succès par ce que toutes ces idées sont venues des réflexions des jeunes, une occasion de partage d’expérience et des idées qui certes ont été très prolifiques aux uns et aux autres.
Pour approfondir ces idées partagées au travers ces différents thèmes, il a été conseillé à tous les jeunes participants de lire des livres qui peuvent les édifier davantage. Particulièrement deux livres ont été recommandés à savoir :
- « La Chèvre de ma mère » de Ricardo Kaniama : un livre pratique et très adapté au contexte de nos pays qui guide sur les aspects de la gestion financière.
- « Reveillez les talents endormis en vous, passez de l’incertitude au succès » de Dr Jacques Ciza Nshombo Initiateur du Mouvement Jeunesse Consciente. Pour rappel, ce livre a été écrit et dédié aux jeunes comme un guide qui leur permettrait de prendre conscience de l’environnement dans lequel ils vivent, apprendre à s’auto découvrir pour enfin s’engager dans un processus d’auto amélioration et celle de sa société.
Il a aussi été recommandé de quitter l’esprit de procrastination, de se décider de se lancer dans les actions.
Pour MJC
Dr Jacques CIZA & Blaise Pascal Zirimwabagabo
Facilitateurs de la journée de réflexion.
Janvier 2022.