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Entre autres objectifs, le Mouvement Jeunesse Consciente veut initier les jeunes à l’esprit entrepreneurial pour faire d’eux des personnes soucieux et capables de créer leurs propres emplois.

En effet, à l’échelle national, le taux de chômage ne fait que croitre chaque année et les jeunes constituent la classe d’âge la plus touché par ce phénomène.

Si on l’on ne prend que la province du Sud Kivu, sur le plan démographique, la population était estimée à 3,9 millions d’habitants en 2005 et est passée à 5,772 millions en 2015, soit environ 6,67 millions en 2020 (calculé en fonction du taux d’accroissement de la RDC estimé à 3,1%). Ceci signifie que la population du sud Kivu a augmenté d’environ 70%[1] sur les quinze dernières années. Notons aussi que la majorité de la population est essentiellement jeune.

Si on analyse la situation de la ville de Bukavu et les autres villes de la province, la situation est encore plus alarmante, il est certain que la population a au moins doublé sur les quinze dernières années, à cause de l’exode rurale, la vie devenant encore plus difficile dans les zones rurales, du fait de l’insécurité, de l’appauvrissement des terres, des certaines maladies ravageurs des plantes, des difficultés d’accès par dégradation des routes, etc.

Pourtant entre temps, la majorité des parents s’efforcent de faire étudiants leurs enfants. Entre temps, plusieurs universités et institutions supérieurs ont été crées dans la province au cours de ces dernières années et ces institutions sont suffisamment fréquentés par les étudiants.

Par contre, si nous analysons de près la situation des entreprises et services publiques qui ont existés dans la ville ou au niveau de la province, on est presque tenté de dire que contrairement à la croissance démographique, ses services ont plutôt vu leur nombre ou leur volume baisser et d’autres sont restés statiques. Par exemple sur les vingt dernières années on peut noter que :

• Les grandes rares entreprises toujours opérationnelles sont : la Bralima et la Pharmakina.
• Quelques entreprises presque à caractère familial et dont la majorité existent depuis avant l’année 2000, cas des sociétés comme Kotecha, DATCO, GINKI, Ihusi, les compagnies des bateaux, etc.
• Certaines entreprises publiques ont presque fermé entre temps, citons par exemple l’Office de Café, la SNCC, l’office de routes, la Tolinki ; la Sominki, etc.
• Quelques nouvelles entreprises nouvelles mais de petite taille comparée à cette croissance démographique ; c’est le cas des hôtels, des sociétés de transport maritime, quelques entreprises privées dans divers secteurs ; etc.
• Etc.

Cette configuration démontre le niveau de problèmes d’accès à l’emploi. Avant les années 1990, il arrivait que ce sont les entreprises qui côtoyaient les milieux de formation pour idéntifier les apprenants brillants à engager dans leurs entreprises à la fin de leurs études. En ce temps, il arrivait que les entreprises publiques ou privées soutiennent les frais de formation des apprenants, comme gage afin de les recruter à la fin de leur cursus.

D’où l’importance de nous poser l’une des questions que voulons encore voir avant de comprendre que le taux de chômage ne fera que croitre avec le temps ?

Le nombre des personnes formés, diplômés ne fera que croitre alors que les structures capables de les absorber sont très minimes, donc les gens continueront à étudier et probablement chômer.

Devant cette situation, la contribution du mouvement jeunesse consciente est de :

• Sensibiliser les jeunes pour qu’ils tiennent compte de cette réalité le plus tôt possible
• Les encourager les jeunes qui sont dans les filières de formation à développer l’esprit de créativité le plus tôt possible afin de préparer leur devenir après leurs études au lieu de perdre du temps à attendre que quelqu’un les embauche, alors que le monde de travail est très compétitif et peu rentable souvent du fait de cette réalité
• Faire comprendre à tous les jeunes que chacun est capable de créer au moins sa propre façon de s’occuper et gagner sa vie ou alors de créer une entreprise qui pourrait même fournir du travail à d’autres
• Encourager les jeunes à conjuguer leurs efforts et voir comment ils peuvent ensemble créer quelque chose en partant des expériences, compétences, moyens individuels, en devenant complémentaires les uns et les autres.
• Les faires remarquer que cette croissance démographique est une opportunité à exploiter car identifier de quelle manière ils peuvent contribuer à répondre aux besoins de ces personnes et réfléchir sur les solutions qu’ils peuvent apporter à ces problèmes est le début de l’entrepreneuriat

Un des problèmes auxquels font face les jeunes est de trouver un cadre propice pour mener des réflexions sur le plan individuel et collectif.

C’est dans ce cadre que le mouvement jeunesse consciente se fixe l’objectif de créer des espaces de réflexion et de travail propice pour permettre aux jeunes d’avoir des opportunités de se pencher dans ces genres de réflexion et devenir ainsi plus productifs pour eux même et pour la communauté.

Un premier espace vient d’être mis en place dans la ville de Bukavu, il est ouverts aux membres de l’association.

Dans sa vision du futur, les jeunes devront tout de même contribuer pour participer à la charge des frais des espaces de ces genres.

Nous estimons que dans le contexte de Bukavu, il s’agit là d’une initiative encourageante et à soutenir.

Nous encourageons ainsi ceux qui ont la bonne volonté de soutenir cette initiative pour multiplier ces espaces et soutenir leur fonctionnement.

Nous encourageons aussi ceux qui peuvent détenir des livres importants qui cadrent avec la vision de MJC d’en faire don à cet espace pour que le temps passé par les jeunes dans cet espace soit une opportunité d’un apprentissage utile pour le développement personnel des jeunes.

NOUS SOMMES TRES CERTAIN QUE DE CET ESPACE NAITRONT BEAUCOUP DES IDEES QUI CHANGERONT LA VIE DE MILLIERS.

Pour MJC

Dr Jacques CIZA

Janvier 2022

[1] Du fait que les recensements des populations ne sont pas souvent faits, il est difficile de connaitre avec exactitude les nombre des populations. L’important dans cet article n’est pas lié à l’exactitude des chiffres, mais surtout de l’idée que nous voulons exprimé par ces chiffres.